Johann Sebastian Bach : Mass in B minor Kyrie Eleison >>

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La Messe en si de Jean-Sébastien Bach constitue l’expression ultime et parfaite d’une forme architecturale rêvée, imaginée et enfin réalisée. C’est une messe abstraite, purement spirituelle, pensée comme le couronnement d’une vie dédiée à la musique sacrée.

La Messe en si mineur occupe une place à part dans l’œuvre de Jean-Sébastien Bach. Sa durée d’environ une heure quarante est exceptionnelle pour l’époque. Elle représente la synthèse de tout ce que le cantor de Leipzig a pu apporter à la musique sur le plan stylistique et technique. Mais c’est aussi, et surtout, la plus fantastique rencontre spirituelle entre le monde de la glorification catholique et le culte de la croix luthérienne. "Opus ultimum" de Bach, elle consacre donc toute une vie.

Bach n’a pas composé sa Messe en si en tant que telle, mais il a assemblé et réuni dans une même œuvre des pièces écrites à différents moments de sa carrière, un procédé plutôt fréquent à l'époque. La gestation de cette messe s’étend sur plus de vingt-cinq ans. Elle a été entamée en 1733 à des fins diplomatiques et fut complétée dans les toutes dernières années de la carrière du compositeur vers 1748/49. Bach y travaillait encore lorsque sa vue, qui s’est progressivement altérée, s’obscurcit complètement. La Messe en si s’impose ainsi comme une œuvre de synthèse.

L’histoire de la Messe en si débute le 27 juillet 1733, lorsque Bach envoie à la cour de Dresde 21 parties séparées qui forment le corps de sa Missa. Une dédicace les accompagne: "A son Altesse Royale et son altesse sérénissime le Prince électeur de Saxe."

Cette année-là, Friedrich August II, le nouvel électeur de Saxe, vient d’accéder au trône de Pologne sous le nom d’Auguste III. Bach s’offre de fêter l’événement avec les deux mouvements qui composent alors cette future Messe en si. Un "Kyrie" conçu comme un hommage à son père défunt et un "Gloria" qui célèbre son successeur, qui n’était autre que son fils. Il devait s’avérer que ces deux souverains étaient l’un et l’autre de grands défenseurs des arts.